Cet album marque un tournant assez pop dans le style du groupe, bien que cette tendance ne soit pas nouvelle (tels Kayleigh et Lavender, fers de lance du succès du groupe auprès d'un très large public au Royaume-Uni).
Même les morceaux les plus ambitieux musicalement du groupe ne s'articulent plus vraiment autour des ruptures de rythme chères au rock progressif du Marillion des années 1980, mais plutôt autour de rythmes lents, voire contemplatifs, qui montent en crescendo avant d'exploser. Paradoxalement, Holidays in Eden présente des faiblesses attendues avec Season's end au moment de l'arrivée de Steve Hogart et son passé pop avec les groupes The Europeans et How we Live.
Si ces deux albums étaient sortis dans un ordre inversé, il est probable que la critique et les fans auraient unanimement salué le spectaculaire redressement artistique de Marillion après le départ de son leader charismatique.
À l'exubérance de Fish succède la rage contenue de Steve Hogarth, et le changement n'est finalement pas si radical, l'évolution musicale du groupe se faisant toujours avec une certaine cohérence.
Malgré cela, beaucoup de fans ne voient pas d'un bon œil le nouveau style du groupe dévoilé par cet album.
Certains n'acceptent pas la nouvelle orientation pop de Holidays in Eden, et d'autres vont même jusqu'à reprocher au groupe de tout faire pour renier le passé56 dont le changement du logo et l'abandon de toute la symbolique des pochettes, même si en l'occurrence, la pochette de Holidays reste à ce jour une des plus belles du groupe, et que Marillion avait déjà abandonné son célèbre logo emblématique sur Clutching at Straws, alors que Fish était encore dans le groupe.
Il est difficile aussi pour beaucoup de fans de faire le deuil des textes de Fishnote .
Il est probable que le polissage manifeste de Holidays in Eden constitue alors une tentative pour prendre enfin pied sur le marché américain, où Marillion ne peut se prévaloir que d'un succès d'estime en jouant essentiellement dans des clubs, faute de programmation radio ou de passage sur MTV.
Pete Trewavas racontera plus tard comment E.M.I., obsédé par la nécessité de sortir au moins trois singles diffusables en radio sur cet album, dépêchait régulièrement Nick Garfield du département A&R ("Artists and Repertoire" des cadres désignés pour vérifier que la création d'un artiste colle bien avec le catalogue d'une maison de disque et génèrera un certain niveau de ventes) pendant les sessions d'écriture pour s'assurer que le « message » était bien passé.
Cela s’avérera être une grave erreur de calcul, car le groupe avec Holidays in Eden se coupe de la base la plus loyale et historique de ses fans en Europe, sans pour autant changer de stature aux États-Unis, où il continue à jouer dans des clubs de moyenne capacité.
Lors d'un concert au Ritz à New York, Marillion fait une fleur en offrant sa première partie à un groupe alors quasi-inconnu, Dream Theater, qui explosera au niveau international et remplira les stades du monde entier deux ans plus tard58.
Par ailleurs, les relations entre Marillion et l'ancien chanteur Fish se dégradent de plus en plus, et la presse se délecte de cet affrontement en critiquant au passage les deux parties.
Tiré de Wikipedia.
Voici deux versions de cover My Eyes de Marillion de l'album holidays in Eden.
Sans plus tarder je vous laisse les découvrir.
02 - Cover my eyes (pain and heaven)